mercredi 30 septembre 2009

L'aluminium ne peut pas couper l'acier ?


(Source : L'alluminio non può tagliare l'acciaio?)

Certains soutiennent que les Boeing 757 ne pouvaient pas rompre les poutres verticales des Twin-Towers, sous prétexte que l'aluminium est moins solide que l'acier. Un tel raisonnement ne tient pas debout pour la simple raison que le pouvoir destructeur d'un projectile - quel que soit son matériau - est avant tout une question d'énergie, et en l'occurrence d'énergie cinétique.

Même l'eau (qui - comme chacun sait - n'est pas solide :-)) peut avoir un pouvoir destructeur non négligeable, comme l'illustre cette vidéo d'une voiture dont l'habitacle est écrasé par une trombe d'eau :



L'eau peut couper l'acier !
Cette affirmation peut faire sourire. Pourtant le découpage par jet d'eau est une technique couramment utilisée dans l'industrie pour découper toutes sortes de matériaux solides tels que le marbre, le granit, l'aluminium, l'acier, le titane, et jusqu'à 600 mm d'épaisseur.



Principe. Un mince filet d'eau sous très haute pression (plusieurs milliers de bars) est projeté à une vitesse de plusieurs Mach sur la pièce à découper :



1 : alimentation en eau sous pression
2 : pierre dure (rubis ou diamant)
3 : poudre abrasive (grenat)
4 : tube mélangeur
5 : protection
6 : filet d'eau coupant
7 : pièce à découper

(source : Wikipedia)
Mais il est vrai que le filet d'eau est additionné de poudre abrasive.

Humour
Un vidéaste taquin réalise des essais de modélisation avec une maquette du Titanic dans sa baignoire, en percutant la coque contre des glaçons. Puis il s'interroge : comment un iceberg peut-il couler un navire constitué d'une coque en acier ? Et si les icebergs sont plus solides que l'acier, pourquoi n'utilise-t-on pas de la glace pour construire des paquebots ???


lundi 28 septembre 2009

La prestation troublante de Jean-Marie Bigard


A l'émission Revu et Corrigé du samedi 26 septembre 2009 sur la chaine de télévision France 5, Jean-Marie Bigard est invité à reparler de ses doutes sur la thèse officielle des attentats du 11 septembre 2001, notamment sur les Twin-Towers.

Quand Paul Amar lui demande s'il propose une autre version de ces événements que celle présentée par les pouvoirs publics américains, Jean-Marie Bigard répond en montrant un exemplaire du rapport de la Commission 911 : "Je me contente de prendre cette version, je la montre à tout le monde, je prends tout ce qui est écrit dans mes 11 épisodes, et je les trouve troublants". Bigard sous-entendrait-il qu'il ne fait qu'exercer son esprit critique ? Le présentateur de Revu et Corrigé n'a pas besoin de creuser bien loin le personnage, pour montrer que son doute est en réalité fortement inspiré par les sites et documentaires soutenant la thèse de la conspiration gouvernementale des attentats du 11 septembre 2001.

Dans sa série de sketches vidéos en 11 épisodes diffusée en juin-juillet 2009, Jean-Marie Bigard reprend surtout les poncifs conspirationnistes, bourdes incluses. Et côté bourdes, il n'est pas en reste au cours de cette émission, tout en affirmant présomptueusement : "On n'a pas laissé la parole à la science". Bigard n'a pas manqué de reprendre, entre autres, ces élucubrations inlassablement colportées par des conspirationnistes :
  • Jean-Marie Bigard : "ces tours s'écrasent à la vitesse de la chute libre, donc 9,2 s".

    La durée est en fait de l'ordre de 15 s. La théorie de la "chute libre" des Twin-Towers devrait laisser sceptique quiconque observe cette photo montrant des débris tombant plus rapidement que la tour WTC1 :

  • Jean-Marie Bigard : "La tour n° 7 ne figure pas dans cette version officielle, on l'a juste un peu oubliée", dit-il en montrant le livre du rapport de la Commission 911.

    Les expertises en ingénierie ont été du ressort de la FEMA et du NIST. La Commission 911 ne s'est pas penchée sur le cas de la tour WTC7, et pour cause : elle n'a pas été la cible des kamikazes. Le rôle de la Commission 911 a consisté à enquêter sur les attaques terroristes, et à fournir des recommandations pour prévenir ce genre d'attaque à l'avenir.


  • Jean-Marie Bigard : "Aucune tour à structure métallique ne s'est écroulée dans le monde à cause d'un incendie. A Madrid, il y a un tour qui a brûlé pendant 19 h je crois, c'est une torche du haut jusqu'en bas, et elle ne s'écroule pas".

    Si son but est de soutenir la théorie de la "démolition contrôlée" des WTC1, WTC2 et WTC7, alors l'exemple de l'incendie de la tour Windsor à Madrid en février 2005 est précisément celui qu'il ne faut pas citer. La périphérie des 11 derniers étages de la tour Windsor était à structure métallique, et c'est cette partie là qui s'est effondrée :



    En d'autres termes, quand Jean-Marie Bigard cite le cas de l'incendie de la tour Windsor de Madrid, il défend la version officielle à l'insu de son plein gré...

    De surcroît, les conspirationnistes "oublient" systématiquement que chacune des 3 tours du WTC a subi un incendie combiné avec le choc de projectiles de taille et de poids non négligeables : avion de ligne sur les WTC1 et WTC2, débris du WTC1 sur la façade sud du WTC7.



    Enfin, la supposée invulnérabilité des structures métalliques à la chaleur n'est qu'une légende conspirationniste. Les propriétés mécaniques de l'acier peuvent être sérieusement affectées dès 400° C. Il suffit d'un peu de bonne volonté pour trouver sur le Net des exemples de structure métallique effondrées ne serait-ce que par un incendie. Voici une compilation en vidéo :

  • Jean-Marie Bigard : "Les incendies dans les tours ont des fumées très noires, ce qui veut dire que l'incendie manque d'oxygène".

    Certains conspirationnistes affectionnent l'emploi du proverbe "il n'y a pas de fumée sans feu" pour justifier des accusations. Mais dans le cas des WTC, ils s'évertuent à minimiser l'importance des incendies malgré l'abondante fumée qui en sort... La fumée noire est effectivement le résultat d'une combustion incomplète, mais comme le montre la photo de cet avion ci-dessous, une telle combustion s'accompagne de flammes d'une température pouvant monter jusqu'à 950°C, donc suffisamment élevée pour fragiliser les colonnes et poutres en acier :




  • Jean-Marie Bigard : "L'élément le plus troublant, celui qui donne la puce à l'oreille des professionnels et des spécialistes (puisqu'il faut s'adresser aux spécialistes et aux professionnels encore une fois), c'est cette tour 7 qui ne prend pas d'avion, qui n'a pratiquement aucun incendie, et qui s'écroule à la vitesse de la chute libre comme les deux grandes tours".

    Je ne reviens pas sur ladite "chute libre" des Twin-Towers. Mais apparemment, les nombreux ingénieurs et techniciens de la FEMA et du NIST qui ont investigué durant des années sur les causes des effondrements des tours WTC ne seraient ni professionnels, ni spécialistes... Merci pour eux monsieur Bigard !

    Et il n'est pas interdit de se demander pourquoi il n'y a pratiquement aucune image de la façade sud du WTC7 durant l'incendie. La raison est toute simple : elle était la plupart du temps masquée par une abondante fumée sortant de la tour, et sur toute sa hauteur. Voici des images du WTC7 "qui n'a pratiquement aucun incendie" :



    Quant à sa chute, il n'est pas interdit d'en observer également les premiers signes visibles sur la terrasse, 9 secondes avant l'effondrement de l'ensemble du bâtiment :



  • Jean-Marie Bigard : "Il y a un mec qui s'appelle Niels Harrit. Il a fait une étude avec 9 scientifiques. Ils ont étudié et trouvé dans les poussières du World Trade Center - ce qu'on peut faire encore maintenant, on peut aller à l'endroit où tout a été enterré - et on pourrait retrouver encore des traces de nano-thermites, un explosif militaire super-puissant".
  • {à suivre}


Voir aussi :

samedi 26 septembre 2009

Bigard ne fait que colporter les poncifs conspirationnistes sur le 11 septembre 2001

Le 5 septembre 2008, Jean-Marie Bigard compte parmi les invités de l'émission On va s'gêner présentée par Laurent Ruquier sur la radio Europe 1.

Au sujet des événements du 11 septembre 2001, Bigard affirme entre autres qu'il est "sûr et certain" que les 2 avions qui se sont écrasés sur la forêt et le Pentagone "n'existent pas". Quelques jours plus tard, il demande "pardon à tout le monde" pour ses propos, et promet de ne plus jamais parler des événements du 11 septembre.

Depuis juin 2009, Bigard est revenu sur cette décision. En préambule à une série de 11 vidéos, il promet "un rire par page" du rapport de la Commission 911.

Bigard s'interroge : "ils sont où les journalistes d'investigation ?". Mais les doutes qu'il exprime au sujet de la version officielle des événements du 11 septembre 2001 relèvent-ils de son investigation personnelle avec vérification à la source ? Où bien juste d'une consultation sans recul des sites et vidéos conspirationnistes ? La deuxième hypothèse est nettement plus vraisemblable, à en juger par les arguments simplistes qu'il ne fait que copier/coller, y compris les bourdes récurrentes.


A propos des "passeports magiques" :
Bigard raconte que le passeport de l'un des pirates aurait été trouvé dans les décombres des WTC, donc "après" les effondrements.

Bigard promettait de railler le rapport de la Commission 911, mais ce livre n'indique pas que ce passeport a été trouvé "après" les effondrements... D'après la Commission 911 (voir la note 109 de ce document), le passeport de Satam al Suqami a été retrouvé par un passant avant l'effondrement de la première tour, celle du WTC2 :





Voir aussi : Personal Effects and the Crash-Proof Passport

A propos des avions dits "vaporisés" :

Certains affirment que l'impact près de Shanksville ne correspond pas au crash du Vol 93 du 11 septembre 2001. Pourtant, d'après le commandant Frank Monaco, de la police d'Etat de Pennsylvanie, la largeur du cratère fait 1,5 fois le diamètre du fuselage du Boeing 757 (sans les traces des ailes et de la queue). D'autre part, 95% des restes de l'avion ont été retrouvés ainsi que les 2 boîtes noires.

Un conspirationniste vidéaste prétend mettre en évidence une "manipulation" en comparant avec des photos d'autres crashs survenus de 2000 à 2005 en Inde, Taïwan, Allemagne, Corée du Sud, Soudan, Canada, Nigeria, Pérou et Brésil. Sauf que les photos font apparaître des cas de figure très différents, avec des débris de taille plus ou moins importante et parfois pas plus visibles que ceux du vol 93.

Les accidents aériens ne se ressemblent pas. Les impacts, la taille et la répartition des débris dépendent des circonstances du choc : intention des pilotes, nature de la panne, réserves de carburant, vitesse, angle d'incidence, nature du sol, etc...

Quand le pilote kamikaze du vol 93 a réalisé qu'il n'atteindrait pas la cible - du fait de la contre-attaque des passagers dans le cockpit - il ne lui restait plus qu'à faire piquer du nez l'avion vers le sol, plein gaz, et avec des réserves de carburant. De quoi provoquer un crash d'une rare violence.


95% des restes du Vol 93 retrouvés


A noter que lors du crash violent et quasi-vertical du jet de Payne Stewart (champion de golf) le 25 octobre 1999, le capitaine Bakke (patrouilleur d'autoroute) avait fait ce constat sur le lieu de l'impact : "Si on ne m'avait pas dit que c'était un crash, je me serais cru dans une décharge publique".

Les autres crashs aériens sont généralement moins violents car, à défaut de pouvoir éviter l'accident (contrairement aux kamikazes), les pilotes ont à coeur de limiter les dégâts et le nombre de victimes par une approche aussi horizontale que possible vers le sol à une vitesse aussi réduite que possible et/ou par un largage préventif du carburant.

Similitudes entre le crash du vol 7908 (Iran 2009) et celui du vol 93 (USA 2001) :
Le 15 juillet 2009, un crash d'une rare violence a fait 168 victimes en Iran, 16 mn après son décollage. Dans le cratère provoqué par l'accident, l'avion semble "vaporisé" :
  • "Pas un seul morceau identifiable. Même pas un doigt intact. [...] Difficile de deviner qu’il s’agissait là d’un Tupolev 154 de la compagnie iranienne Caspian Airlines. Impossible d’imaginer qu’il y avait à bord 153 passagers et 15 membres d’équipage. Tous morts. Il n’en reste que des bouts de chair et d’os"
    (AFP).

  • "L'avion a été complètement détruit et est en petits morceaux", a expliqué le colonel Massoud Jafari-Nassab, chef de la police de la province de Qazvin.
Ils ont aussi trouvé des passeports même pas brûlés, juste un peu froissés et/ou déchirés, mais parfaitement identifiables :


Vol 7908 (Iran 2009) et Vol 93 (USA 2001)

Le Tupolev 154 du vol 7908 était du même gabarit que celui du Boeing 757 du Vol 93, qui s'est écrasé le 11 septembre près de Shanksville (USA).

La comparaison de ces deux crashs n'a pas pour but de jeter la suspicion sur la réalité du vol 7908. Mais cet exemple parmi d'autres montre qu'il faut se méfier des raisonnements simplistes, et que l'idée que des objets peuvent être éjectés au moment d'un choc et se trouver ainsi hors de portée des flammes n'est pas si farfelue...

Voir aussi :