lundi 28 septembre 2009

La prestation troublante de Jean-Marie Bigard


A l'émission Revu et Corrigé du samedi 26 septembre 2009 sur la chaine de télévision France 5, Jean-Marie Bigard est invité à reparler de ses doutes sur la thèse officielle des attentats du 11 septembre 2001, notamment sur les Twin-Towers.

Quand Paul Amar lui demande s'il propose une autre version de ces événements que celle présentée par les pouvoirs publics américains, Jean-Marie Bigard répond en montrant un exemplaire du rapport de la Commission 911 : "Je me contente de prendre cette version, je la montre à tout le monde, je prends tout ce qui est écrit dans mes 11 épisodes, et je les trouve troublants". Bigard sous-entendrait-il qu'il ne fait qu'exercer son esprit critique ? Le présentateur de Revu et Corrigé n'a pas besoin de creuser bien loin le personnage, pour montrer que son doute est en réalité fortement inspiré par les sites et documentaires soutenant la thèse de la conspiration gouvernementale des attentats du 11 septembre 2001.

Dans sa série de sketches vidéos en 11 épisodes diffusée en juin-juillet 2009, Jean-Marie Bigard reprend surtout les poncifs conspirationnistes, bourdes incluses. Et côté bourdes, il n'est pas en reste au cours de cette émission, tout en affirmant présomptueusement : "On n'a pas laissé la parole à la science". Bigard n'a pas manqué de reprendre, entre autres, ces élucubrations inlassablement colportées par des conspirationnistes :
  • Jean-Marie Bigard : "ces tours s'écrasent à la vitesse de la chute libre, donc 9,2 s".

    La durée est en fait de l'ordre de 15 s. La théorie de la "chute libre" des Twin-Towers devrait laisser sceptique quiconque observe cette photo montrant des débris tombant plus rapidement que la tour WTC1 :

  • Jean-Marie Bigard : "La tour n° 7 ne figure pas dans cette version officielle, on l'a juste un peu oubliée", dit-il en montrant le livre du rapport de la Commission 911.

    Les expertises en ingénierie ont été du ressort de la FEMA et du NIST. La Commission 911 ne s'est pas penchée sur le cas de la tour WTC7, et pour cause : elle n'a pas été la cible des kamikazes. Le rôle de la Commission 911 a consisté à enquêter sur les attaques terroristes, et à fournir des recommandations pour prévenir ce genre d'attaque à l'avenir.


  • Jean-Marie Bigard : "Aucune tour à structure métallique ne s'est écroulée dans le monde à cause d'un incendie. A Madrid, il y a un tour qui a brûlé pendant 19 h je crois, c'est une torche du haut jusqu'en bas, et elle ne s'écroule pas".

    Si son but est de soutenir la théorie de la "démolition contrôlée" des WTC1, WTC2 et WTC7, alors l'exemple de l'incendie de la tour Windsor à Madrid en février 2005 est précisément celui qu'il ne faut pas citer. La périphérie des 11 derniers étages de la tour Windsor était à structure métallique, et c'est cette partie là qui s'est effondrée :



    En d'autres termes, quand Jean-Marie Bigard cite le cas de l'incendie de la tour Windsor de Madrid, il défend la version officielle à l'insu de son plein gré...

    De surcroît, les conspirationnistes "oublient" systématiquement que chacune des 3 tours du WTC a subi un incendie combiné avec le choc de projectiles de taille et de poids non négligeables : avion de ligne sur les WTC1 et WTC2, débris du WTC1 sur la façade sud du WTC7.



    Enfin, la supposée invulnérabilité des structures métalliques à la chaleur n'est qu'une légende conspirationniste. Les propriétés mécaniques de l'acier peuvent être sérieusement affectées dès 400° C. Il suffit d'un peu de bonne volonté pour trouver sur le Net des exemples de structure métallique effondrées ne serait-ce que par un incendie. Voici une compilation en vidéo :

  • Jean-Marie Bigard : "Les incendies dans les tours ont des fumées très noires, ce qui veut dire que l'incendie manque d'oxygène".

    Certains conspirationnistes affectionnent l'emploi du proverbe "il n'y a pas de fumée sans feu" pour justifier des accusations. Mais dans le cas des WTC, ils s'évertuent à minimiser l'importance des incendies malgré l'abondante fumée qui en sort... La fumée noire est effectivement le résultat d'une combustion incomplète, mais comme le montre la photo de cet avion ci-dessous, une telle combustion s'accompagne de flammes d'une température pouvant monter jusqu'à 950°C, donc suffisamment élevée pour fragiliser les colonnes et poutres en acier :




  • Jean-Marie Bigard : "L'élément le plus troublant, celui qui donne la puce à l'oreille des professionnels et des spécialistes (puisqu'il faut s'adresser aux spécialistes et aux professionnels encore une fois), c'est cette tour 7 qui ne prend pas d'avion, qui n'a pratiquement aucun incendie, et qui s'écroule à la vitesse de la chute libre comme les deux grandes tours".

    Je ne reviens pas sur ladite "chute libre" des Twin-Towers. Mais apparemment, les nombreux ingénieurs et techniciens de la FEMA et du NIST qui ont investigué durant des années sur les causes des effondrements des tours WTC ne seraient ni professionnels, ni spécialistes... Merci pour eux monsieur Bigard !

    Et il n'est pas interdit de se demander pourquoi il n'y a pratiquement aucune image de la façade sud du WTC7 durant l'incendie. La raison est toute simple : elle était la plupart du temps masquée par une abondante fumée sortant de la tour, et sur toute sa hauteur. Voici des images du WTC7 "qui n'a pratiquement aucun incendie" :



    Quant à sa chute, il n'est pas interdit d'en observer également les premiers signes visibles sur la terrasse, 9 secondes avant l'effondrement de l'ensemble du bâtiment :



  • Jean-Marie Bigard : "Il y a un mec qui s'appelle Niels Harrit. Il a fait une étude avec 9 scientifiques. Ils ont étudié et trouvé dans les poussières du World Trade Center - ce qu'on peut faire encore maintenant, on peut aller à l'endroit où tout a été enterré - et on pourrait retrouver encore des traces de nano-thermites, un explosif militaire super-puissant".
  • {à suivre}


Voir aussi :

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